Plastie de réduction mammaire
Une poitrine de taille excessive peut entrainer une gêne fonctionnelle et esthétique importante. Celle-ci peut se manifester dès l’adolescence et perturber les activités du quotidien.
La réduction mammaire est une chirurgie très pratiquée, elle est peu douloureuse et peut être réalisée en ambulatoire. Dans certaines situations, l’assurance maladie peut prendre en charge une partie de l’intervention.
Objectifs de la chirurgie de réduction mammaire
Il s’agit d’une procédure permettant de réduire le volume mammaire et de corriger dans le même temps une ptose du sein en le liftant. Cette intervention permet de soulager d’éventuelles douleurs au niveau du dos. S’il existe une différence entre les deux seins, le chirurgien cherchera toujours à avoir un résultat le plus symétrique possible, tant au niveau de la forme que du volume. La réduction mammaire peut être partiellement prise en charge par la sécurité sociale lorsque le volume prévisible à retirer excède 300 grammes par sein.
Préparation à l’intervention de réduction mammaire
Consultations préopératoires
Un minimum de deux consultations est nécessaire. Le chirurgien recherchera les raisons qui poussent la patiente à se faire opérer et recueillera l’ensemble des éléments médicaux indispensables au bon déroulement de l’intervention. Un examen clinique permettra de déterminer avec la patiente les objectifs de la chirurgie et le volume souhaité. Il s’assurera également de l’absence de signes suspects cliniquement et radiologiquement (échographie et/ou mammographie).
Se faire opérer dans les meilleures conditions
La patiente doit être informée clairement des objectifs de la chirurgie et des cicatrices afin d’être opérée dans les meilleures conditions.
En cas de grossesse et/ou d’allaitement ou s’il existe un désir de grossesse dans l’année à venir, le calendrier opératoire doit être adapté en conséquence.
Il est souhaitable d’attendre au moins six mois après une grossesse pour réaliser cette intervention.
La fin de la croissance est également nécessaire pour cette intervention.
Le poids doit être stable dans les six mois qui précèdent le geste opératoire et l’indice de masse corporel dans des limites acceptables (inférieur ou égal à 30 Kg/m2). Si la patiente souhaite perdre du poids, il est nécessaire de le faire avant l’intervention afin de ne pas compromettre le résultat.
Le tabac est une contre-indication à ce type de chirurgie. Il est nécessaire de stopper toute prise de nicotine quatre semaines avant et quatre semaines après l’intervention au minimum (le seul substitut autorisé est la cigarette électronique sans nicotine).
L’opération de réduction mammaire
Avant le bloc, le chirurgien passera dans la chambre faire les marquages qui le guideront durant l’intervention.
La procédure se déroule sous anesthésie générale. Elle dure entre une et deux heures et varie selon le volume mammaire et la technique utilisée. Le chirurgien performe l’intervention des deux côtés. La technique privilégiée est celle du pédicule postéro-supéro-interne. Le volume est réduit et la glande ainsi retirée est envoyée au laboratoire pour analyses. Le sein est ensuite remodelé à la demande et conserve un volume en accord avec le souhait émis par la patiente.
Les fils de suture utilisés sont résorbables et aucun drainage n’est mis en place sauf exception.
Un pansement sec est appliqué sur les cicatrices et un soutien-gorge de contention sans armature mis en place.
Réduction mammaire : suites opératoires
Durée d’hospitalisation
Si certaines conditions sont remplies (proximité du domicile, possibilité d’être accompagnée, absence de comorbidités), l’intervention se déroule en ambulatoire. Le patient est convoqué le jour du bloc quelques heures avant à jeun et ressort le jour même après contrôle du chirurgien et/ou de l’anesthésiste.
Dans certains cas, une nuit d’hospitalisation peut être nécessaire. Le patient sort alors le lendemain de l’intervention après la visite du médecin.
Réduction mammaire : douleurs post-opératoires ?
L’intervention est peu douloureuse et le paracétamol suffit à soulager l’inconfort dans la grande majorité des cas. Des antalgiques sont systématiquement prescrits.
Réduction mammaire : cicatrices
S’agissant d’un excès de glande et de peau, les cicatrices sont nécessaires. Elles se situent autour de l’aréole, verticalement sous celle- ci et horizontalement dans le sillon sous mammaire décrivant une ancre de marine ou encore un « T » inversé.
Consignes post-opératoires précoces
Les cicatrices doivent être lavées tous les jours sous la douche en faisant ruisseler l’eau et le savon avant d’être séchées avec une serviette propre. Le pansement peut être déballé avant ou pendant le douchage.
A la fin de la toilette, les soins sont réalisés quotidiennement à domicile par la patiente elle-même ou par une infirmière selon un protocole établi par le chirurgien. Enfin le soutien-gorge de contention est mis en place par-dessus les pansements. Ce dernier doit être lavé régulièrement (il n’y a aucune conséquence à ne pas le porter deux heures dans la journée).
Le premier rendez-vous de contrôle a lieu après une à deux semaines et c’est le chirurgien lors de cette consultation qui détermine si les pansements peuvent être arrêtés.
Consignes postopératoires à distance
Le soutien-gorge de contention est porté un mois au total jour et nuit.
La protection solaire des cicatrices est indispensable dans l’année qui suit l’intervention, y compris lors du port de maillot de bain clair.
Après un mois postopératoire afin de diminuer le risque de cicatrices visibles, des massages peuvent être réalisés (deux par jour durant cinq minutes et pour une durée de trois mois au minimum) avec une crème hydratante. L’alternative des pansements siliconés peut être intéressante et doit être discutée avec le chirurgien.
Des contrôles sont effectués à un mois, trois mois et un an post-opératoire.
Le résultat des analyses effectuées durant l’intervention sont remis à la patiente lors des consultations de contrôle.
Le résultat définitif de l’intervention peut être apprécié trois à six mois plus tard en raison de l’œdème post-opératoire.
Réduction mammaire : précautions post opératoires
La reprise de l’activité physique n’est possible qu’à un mois post-opératoire en absence de problème de cicatrisation.
Le sauna, hammam, les bains y compris en piscine ou eau de mer ne sont possibles qu’après cicatrisation complète un mois après le geste.
Informations complémentaires sur la plastie de réduction mammaire
Complications éventuelles
Comme pour tout geste chirurgical, une complication peut survenir (hématome, infection, désunion, cicatrices inesthétiques voire chéloides).
Le risque spécifique de la réduction mammaire est la nécrose partielle ou totale de l’aréole et du mamelon. Il s’agit d’une complication rare qui traduit un mauvais apport sanguin et survient lorsque l’hypertrophie est volumineuse et chez les patientes fumeuses.
Réduction mammaire : tarifs
Dans certains cas, l’intervention peut être partiellement pris en charge par la sécurité sociale lorsque le volume mammaire prévisible à retirer excède 300 grammes par sein. Aucune entente préalable n’est nécessaire et l’indication est posée par le chirurgien.
Pour les autres cas, il s’agit d’une chirurgie esthétique non remboursée. Le devis dépendra de plusieurs paramètres (choix de la structure de soins, de la complexité de la chirurgie, des gestes associés éventuels) et sera fourni à la patiente en consultation.
Une grille de tarifs approximatif est disponible sur le site.
Arrêt de travail
Lorsque l’intervention est prise en charge par l’assurance maladie, un arrêt de travail peut être justifié. La durée de celui-ci dépend de la pénibilité de l’emploi et dure de deux à quatre semaines en général.
Sensibilité de l’aréole et du mamelon
Les troubles de la sensibilité après une réduction mammaire sont fréquents. Dans la grande majorité des cas ces troubles disparaitront ou s’atténueront fortement à distance la chirurgie.
L’allaitement après la réduction mammaire
Il peut être perturbé. Cependant, la technique utilisée par le docteur CHATEL permet de préserver cette fonction chez la majeure partie de ses patientes.
La récidive
Lors de prise de poids ou lors des grossesses, l’hypertrophie mammaire peut récidiver.
Liens utiles :
- Fiche d’information de la société savante de chirurgie plastique (SOFCPRE) : http://www.plasticiens.fr/interventions/Fiches/473.pdf
- Code CCAM sur ameli.fr : https://www.ameli.fr/accueil-de-la-ccam/trouver-un-acte/fiche-abregee.php?code=QEMA013