Lipofilling mammaire

Le lipofilling mammaire constitue une solution de choix pour les femmes qui souhaitent une augmentation modérée du volume de leur poitrine. Cette technique naturelle ne fait intervenir aucun corps étranger : les greffons graisseux injectés dans les seins proviennent de la patiente elle-même.

Dans quels cas avoir recours à un lipofilling mammaire ?

Certaines femmes sont parfois complexées par le volume de leurs seins qu’elles jugent insuffisant. Cela peut être dû au faible développement de la glande mammaire pendant la puberté, à des grossesses successives ou bien à une perte de poids importante. Pour corriger ce volume trop faible, une intervention d’augmentation mammaire est alors envisageable. Selon les circonstances, elle peut être réalisée par pose de prothèses ou par « lipofilling ». Dans ce cas, le principe est de prélever de la graisse sur le corps de la patiente puis, après purification, de la réinjecter dans la poitrine pour en augmenter le volume.

Cette intervention est le plus souvent réalisée à des fins uniquement esthétiques, pour modifier le galbe des seins, en accroître le volume, ou encore pour corriger une asymétrie. Cependant, dans d’autres cas, il peut s’agir de chirurgie réparatrice, notamment après un cancer du sein ou en cas de malformations.

Par ailleurs, le lipofilling mammaire peut parfois être associé à la pose d’implants, dans le cadre d’une augmentation mammaire composite où la graisse injectée sert à masquer les contours des prothèses, pour un résultat encore plus naturel.

Le lipofilling mammaire en pratique

Avant l’intervention 

Un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que le traitement puisse avoir lieu. La consommation de tabac doit être stoppée 6 semaines avant et après l’intervention, pour éviter les problèmes de cicatrisation et faciliter la prise des greffons. 

Bien entendu, la patiente ne peut pas être opérée trop jeune, et, a minima, sa croissance doit être achevée. Par ailleurs, en cas de grossesse, d’allaitement, ou s’il existe un désir d’enfanter dans l’année à venir, le calendrier opératoire doit être adapté. Il est aussi souhaitable d’attendre au moins six mois après une grossesse et la fin de l’allaitement pour opérer. En effet, le poids doit être stable depuis au moins 6 mois et l’indice de masse corporelle compris entre 18 et 30 Kg/m2. Si la patiente souhaite perdre ou gagner du poids, il est nécessaire de le faire avant le traitement.

Le cycle préopératoire inclut systématiquement un rendez-vous avec l’anesthésiste et la réalisation d’un bilan médical. Pour évincer l’hypothèse d’un cancer éventuel, celui-ci inclut une mammographie et parfois une IRM.

Bien sûr, le chirurgien doit aussi être rencontré au cours de 2 consultations espacées de 2 semaines. C’est là qu’il analyse les résultats du bilan pour s’assurer de l’absence de toute contre-indication, procède à l’examen clinique des seins et vérifie que la patiente dispose de réserves graisseuses suffisantes. Selon les cas, le choix de la zone donneuse peut se porter sur l’abdomen, le dos, les flancs, la culotte de cheval ou encore la face interne des cuisses ou des genoux.

Lipofilling mammaire : déroulement 

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et dure environ 90 minutes, en fonction des volumes de graisse mis en jeu. Le prélèvement constitue la première étape du protocole. Il est réalisé à l’aide de canules introduites via des micro-incisions dans la zone donneuse. La graisse est ensuite préparée pour la réinjection. C’est une étape essentielle. Il convient notamment de ne pas abîmer les cellules graisseuses et d’éliminer le maximum de tissus fibreux résiduels et de cellules sanguines.

L’injection dans la poitrine se fait alors grâce à des canules, en procédant par couches successives, pour faciliter la prise ultérieure des greffons, en maximisant leur surface de contact avec les tissus natifs.

Les incisions réalisées sur les zones donneuses et receveuses sont minuscules (2 ou 3 millimètres). Elles ne laisseront donc aucunes cicatrices visibles. En fin d’intervention, elles sont refermées grâce à des fils résorbables puis recouvertes par des pansements secs. Ensuite, un vêtement de contention est mis en place sur la zone donneuse et une brassière de sport est placée sur la poitrine.

Lipofilling mammaire : après l’intervention

Consignes post-opératoires 

La patiente peut généralement regagner son domicile le jour même, sauf si les volumes de graisse prélevés sont importants.

Les douleurs post-opératoires sont modérées et bien prises en charge par des antalgiques. Les légers hématomes et œdèmes qui se forment sont passagers et disparaissent dans les semaines suivantes. La brassière et le vêtement de contention de la zone donneuse doivent être portés jour et nuit pendant 4 semaines.

La reprise du travail a normalement lieu quelques jours après le traitement, si l’activité professionnelle n’exige pas d’efforts particuliers. C’est seulement quand l’intervention est prise en charge par l’Assurance Maladie qu’un arrêt de travail peut être prescrit.

Il faut attendre entre 4 et 6 semaines pour la reprise des activités physiques, en fonction de leur intensité et de la récupération post-opératoire observée. Enfin, les zones aspirées et les seins doivent être tenus à l’abri du soleil pendant 1 mois, ceci pour éviter un phénomène de sur-pigmentation qui serait sinon définitif.  Pour leur part, les cicatrices doivent être protégées des rayons solaires pendant 1 an. 

Lipofilling mammaire : suivi et résultat final 

Le suivi post-opératoire est essentiel. La première année il a lieu au cours de consultations après 15 jours puis 1, 3 et 12 mois. Plus tard, la patiente doit se conformer à l’avis du médecin pour la surveillance régulière à mettre en place, examens d’imagerie médicale compris. 

Le résultat final n’est observable qu’après quelques mois, temps nécessaire à la disparition des œdèmes et à l’élimination naturelle des tissus graisseux injectés qui n’ont pas pris à la greffe. En effet, une partie de la graisse injectée est toujours éliminée, de 20 à 40%, voire 50% chez les fumeuses. 

L’effet du traitement est stable dans le temps, sauf en cas de variation pondérale. Par ailleurs, à la satisfaction d’une poitrine plus volumineuse, naturelle au regard et au toucher, vient s’ajouter un affinement général de la silhouette sur les zones de prélèvement.

Lipofilling mammaire : quelles sont les complications possibles ?

La plupart des complications du lipofilling mammaire sont celles inhérentes à tout acte chirurgical. Elles restent néanmoins rares et il s’agit d’un traitement sûr. Il convient notamment de souligner qu’il ne remet pas en cause les capacités d’allaitement et n’augmente pas le risque de cancer du sein. De plus, cette technique 100% naturelle ne fait intervenir aucun corps étranger et les risques de rejet sont nuls.

Lipofilling mammaire : prix et prise en charge

Un lipofilling mammaire réalisé à but purement esthétique n’est pas couvert par la Sécurité Sociale. A l’inverse, s’il s’agit de chirurgie réparatrice (cancer, malformation ou asymétrie à caractère médical), une prise en charge peut être envisagée. C’est le praticien qui déterminera si l’intervention respecte les critères de prise en charge. Le prix de l’intervention est variable, en particulier en fonction des volumes de graisse mis en jeu et des gestes complémentaires. Un devis est donc remis en fin de consultation préalable.

Le Docteur Harold Chatel

Chirurgien esthétique et plasticien spécialiste de la chirurgie du sein, de la reconstruction mammaire et des malformations mammaires, exerçant à Paris 16ème.

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