Plastie de réduction mammaire
L’hypertrophie mammaire se caractérise par un volume des seins excessif par rapport à la morphologie de la patiente. Elle induit souvent des douleurs physiques et de la souffrance psychologique. Sa prise en charge chirurgicale est appelée « plastie de réduction mammaire ».
Dans quels cas avoir recours à une plastie de réduction mammaire ?
L’hypertrophie mammaire est à l’origine de nombreux troubles chez les patientes qui en sont atteintes. En premier lieu, elle induit fréquemment des douleurs au niveau du cou, des épaules et du dos. La pratique du sport est par ailleurs compliquée et la patiente éprouve de réelles difficultés à choisir ses vêtements. De plus, en période chaude, une macération excessive peut conduire au développement de mycoses. A ces désagréments physiques vient souvent s’ajouter une réelle souffrance psychologique, voire un véritable complexe.
Dans de tels cas, à des fins médicales et psychologiques, une plastie de réduction mammaire peut être envisagée. Le but premier de cette chirurgie est la réduction du volume des seins, accompagnée parfois d’une correction de ptôse mammaire et/ou d’une éventuelle asymétrie. L’opération vise à obtenir des seins harmonieux et symétriques, en accord avec la morphologie de la patiente.
La réduction mammaire en pratique
Avant l’intervention
Le bilan préopératoire inclut systématiquement une mammographie et/ou une échographie. Des examens plus poussés peuvent être demandés en particulier pour les femmes qui présentent des risques significatifs de cancer du sein. Par ailleurs, outre une consultation avec l’anesthésiste, le chirurgien doit aussi être rencontré, au cours de deux rendez-vous espacés de 15 jours au minimum.
C’est au cours de ces consultations préopératoires que le chirurgien définit avec la patiente les objectifs de l’intervention et la stratégie opératoire : localisation des cicatrices, gestes associés etc. C’est également là que la taille de poitrine souhaitée est définie avec la patiente.
De plus, un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que la chirurgie puisse avoir lieu. Ainsi, la croissance de la patiente doit être terminée et son poids doit être stable depuis au moins 6 mois, avec un indice de masse corporel idéalement inférieur ou égal à 30 Kg/m2. Si la patiente souhaite perdre du poids, il est nécessaire de le faire avant l’intervention.
Les aspects grossesse et allaitement doivent aussi être évoqués. S’il existe un désir d’enfant dans l’année à venir, le calendrier opératoire doit être adapté. Il est par ailleurs souhaitable d’attendre au moins six mois après une grossesse pour procéder à l’intervention.
Enfin, un arrêt strict de la consommation de nicotine est nécessaire 1 mois 1/2 avant et après l’intervention. Les traitements favorisant les saignements doivent être stoppés avant le geste.
Plastie de réduction mammaire : déroulement
Sous certaines conditions (proximité du domicile, possibilité d’être accompagnée, absence de comorbidités), le traitement peut se dérouler ambulatoire. Dans d’autres cas, 1 nuit d’hospitalisation peut s’avérer nécessaire.
La patiente doit se présenter à jeun le jour de l’intervention qui dure environ 1 heure. Immédiatement avant celle-ci, le chirurgien trace des marques sur la poitrine du sujet. Elles servent à le guider durant l’opération. Une fois l’anesthésie générale effective, le praticien procède à l’ablation d’une partie de la glande mammaire et retend la peau pour rehausser et remodeler les seins. Pour cela, des incisions sont généralement réalisées autour de l’aréole, mais aussi verticalement sous celle- ci et horizontalement, dans le sillon sous mammaire. Elles prennent ainsi la forme d’un « T » inversé. La patiente est assise durant le bloc afin de s’assurer du bon résultat esthétique de la procédure.
En fin d’intervention, après sutures avec des fils résorbables et un pansement est mis en place. Aucun drain n’est nécessaire. Dans tous les cas, les tissus enlevés sont envoyés à un laboratoire pour analyse anatomopathologique.
Réduction mammaire : après l’intervention
Consignes post-opératoires
Les douleurs post-opératoires sont très modérées et bien prises en charge par les antalgiques prescrits. Il est néanmoins assez fréquent qu’une sensation de tension persiste pendant quelques semaines.
Les cicatrices doivent être lavées tous les jours sous la douche, en faisant ruisseler l’eau et le savon, puis séchées avec une serviette propre. A la fin de la toilette, les soins sont réalisés par la patiente ou par une infirmière, selon un protocole établi par le chirurgien.
De façon générale, les soins aux cicatrices sont essentiels pour les rendre le moins visibles possible. Ainsi, à la fin du premier mois, il est conseillé de les masser avec une crème hydratante, 2 fois/ jour pendant cinq minutes et pour une durée de trois mois au minimum. Par ailleurs, il faut absolument les protéger des rayons du soleil au cours de la première année.
Lorsque l’intervention est prise en charge par l’Assurance Maladie, un arrêt de travail peut être prescrit. Sa durée varie généralement de 15 jours à 1 mois et dépend de la pénibilité de l’emploi exercé. C’est le praticien qui va guider la reprise des activités physiques. Elle est toujours progressive et est possible 3 mois après la procédure pour éviter le risque d’élargissement cicatriciel.
Réduction mammaire : suivi et résultat final
La première consultation de contrôle a lieu environ 2 semaines après la chirurgie. Plus tard, la patiente est revue après 1 et 3 mois, 6 mois puis en fin de première année.
Le résultat définitif peut être apprécié entre 3 et 6 mois après le traitement. Il est stable dans le temps, sauf en cas de variations pondérales importantes ou de grossesse. Grâce à la chirurgie pratiquée, la patiente présente une poitrine symétrique et de taille adaptée à sa morphologie. Par ailleurs, l’impact psychologique est souvent significatif, la pratique du sport est enfin possible et la vie quotidienne devient plus simple.
Réduction mammaire : quelles sont les complications possibles ?
Les complications sont rares. Comme pour tout acte chirurgical elles restent pourtant possibles (hématome, infection, désunion, cicatrices inesthétiques…).
Le risque spécifique de la réduction mammaire est la nécrose partielle ou totale de l’aréole et du mamelon. Il s’agit d’une complication rare, qui touche le plus souvent des patientes fumeuses. Par ailleurs, des troubles de la sensibilité sont souvent rapportés. Ils disparaissent généralement de manière spontanée en quelques mois.
Enfin, s’il est vrai que l’allaitement peut parfois être perturbé, certaines techniques opératoires permettent de préserver cette fonction chez la plus grande partie des patientes.
Réduction mammaire : prix et prise en charge
Le traitement peut être partiellement couvert par l’Assurance Maladie s’il consiste à retirer plus de 300 grammes par sein. Dans ce cas, aucune entente préalable n’est nécessaire et l’indication est posée par le chirurgien. Dans tous les cas, les dépassements d’honoraires restent à la charge de la patiente. Ils peuvent cependant être remboursés par sa mutuelle, en fonction du contrat préalablement souscrit. Les tarifs de l’intervention sont variables d’un cas à un autre et c’est seulement après consultation préalable qu’un devis peut être établi.