Seins tubéreux : traitement chirurgical
L’affection dite des « seins tubéreux » est une malformation mammaire. Elle peut, dans sa manifestation la plus sévère, conduire à des seins anormalement allongés et très inesthétiques. Cette malformation apparaît le plus souvent à la puberté et peut avoir un retentissement psychologique important. Pour le prendre en charge, implants mammaires, plastie et lipofilling sont utilisés, seuls ou en association.
Dans quels cas avoir recours à une intervention pour le traitement des seins tubéreux ?
L’asymétrie est fréquente : même si les deux seins sont généralement touchés, ils ne présentent pas nécessairement les mêmes anomalies. Il existe 4 stades différents. Le grade 1 est le plus bénin et compte pour 50% des cas. Il touche la partie inférieure et interne : l’aréole est dirigée vers le bas et l’intérieur et le volume du sein est normal ou, parfois, hypertrophique. Le grade 2 se caractérise par l’absence des deux cadrans inférieurs, l’aréole étant toujours orientée vers le bas. Pour leur part, les grade 3 et 4 confèrent au sein un aspect en forme de tube. Le plus souvent, cela s’accompagne d’hypotrophie, les cas d’hypertrophie étant plus rares.
D’autres anomalies peuvent parfois être observées : présence de vergetures, ascension du sillon sous mammaire ou bien plaque aréolaire large, saillante, et au niveau de laquelle la glande mammaire fait hernie.
Le traitement chirurgical des seins tubéreux en pratique
Avant l’intervention
Un rendez-vous avec l’anesthésiste est nécessaire et deux consultations avec le chirurgien sont organisées avant l’intervention. C’est notamment là qu’est posé le diagnostic, la complexité et la variété des symptômes nécessitant de faire appel à un praticien qualifié. Celui-ci s’assure par ailleurs de l’absence de signes suspects, cliniquement et en analysant les résultats du bilan préopératoire et des analyses d’imagerie médicale (échographie et/ou mammographie).
Le but de la chirurgie est de redonner aux seins une forme naturelle et les gestes chirurgicaux s’adaptent aux déformations observées. Selon les cas, il peut donc s’agir de repositionner la base mammaire, redistribuer les volumes dans les différents quadrants ou corriger l’aspect de la plaque aréolaire. Pour cela, les techniques (prothèses mammaires, lipofilling mammaire, cure de ptose mammaire) sont souvent associées les unes aux autres.
Selon le degré de déformation, le chirurgien décidera avec le patient du nombre d’interventions et de la stratégie thérapeutique à adopter. Notamment, au grade 3, deux opérations séparées d’au moins 6 mois sont souvent nécessaires, la première pour corriger la déformation et la seconde pour augmenter le volume.
Il est préférable d’attendre au moins 6 mois après une grossesse pour procéder au traitement. Par ailleurs, si la patiente exprime le désir d’avoir un enfant dans les 2 ans, il est judicieux de décaler l’opération dans le temps. La charge pondérale doit de plus se situer dans des limites raisonnables et, si le sujet souhaite perdre ou gagner du poids, il doit le faire avant l’intervention et rester stable de ce point de vue pendant 6 mois, avant de pouvoir être traité.
Chirurgie des seins tubéreux : déroulement
Si certaines conditions sont remplies (proximité du domicile, possibilité d’être accompagnée, absence de comorbidités), l’intervention peut se dérouler en ambulatoire. Néanmoins, dans d’autres cas, une nuit d’hospitalisation peut être nécessaire. La procédure se déroule sous anesthésie générale. Elle dure entre une et deux heures selon l’intervention réalisée : pose de prothèses mammaires et/ou lipofilling et/ou cure de ptôse.
La position des incisions varie en fonction de l’intervention. Pour les prothèses mammaires, elles peuvent se situer dans le sillon sous-mammaire, sous l’aréole, ou bien dans le creux axillaire. Dans le cas d’un lipofilling, elles sont très discrètes (quelques millimètres) et dissimulées dans les plis et les zones couvertes. Enfin, pour la plastie, selon la déformation, elles peuvent être localisées uniquement autour de l’aréole (technique du « round block »). Dans d’autres cas, elles se prolongent verticalement sous celle-ci, et horizontalement, dans le sillon sous mammaire, décrivant un « T » inversé.
Les fils utilisés en fin d’opération sont résorbables et aucun drainage n’est nécessaire. Un pansement sec est appliqué sur les cicatrices, puis un soutien-gorge de contention est mis en place.
Traitement chirurgical des seins tubéreux : après l’intervention
Consignes post-opératoires
L’intervention peut être inconfortable lorsqu’une prothèse mammaire est utilisée et placée derrière le muscle. Des antalgiques adaptés sont systématiquement prescrits pour soulager l’inconfort. Les cicatrices doivent être lavées quotidiennement sous la douche, en faisant ruisseler l’eau et le savon, avant d’être séchées avec une serviette propre. Ensuite, les soins sont réalisés par la patiente elle-même selon un protocole établi par le médecin.
Le vêtement de contention est mis en place par-dessus les pansements. Il doit être porté 8 semaines jour et nuit en cas d’implants mammaires, 4 en cas de plastie ou de lipofilling.
La protection solaire des cicatrices est indispensable dans l’année qui suit l’intervention. Après 4 à 6 semaines, des massages peuvent être réalisés avec une crème hydratante.
Lorsque le traitement est pris en charge par l’Assurance Maladie, un arrêt de travail d’environ 2 semaines est prescrit. Il faut sinon prévoir de se reposer sur une durée de congés équivalente. Par ailleurs, la patiente doit attendre à peu près 8 semaines avant la reprise des activités sportives.
Chirurgie des seins tubéreux : résultat
Les différentes interventions doivent être séparées d’au moins 6 mois. Lorsqu’elles ont toutes été réalisées, il faut attendre environ 6 mois pour pouvoir observer le résultat final. Dans la plupart des cas, il est extrêmement satisfaisant et stable dans le temps.
Traitement chirurgical des seins tubéreux : quelles sont les complications possibles ?
Comme pour tout geste chirurgical, une complication peut survenir (hématome, infection, désunion). Le risque spécifique de la pose d’implant est la formation d’une coque qui peut parfois devenir douloureuse et entraîner des déformations.
En cas de lipofilling mammaire, une insuffisance de résultat peut parfois être observée, par résorption excessive de la graisse injectée. Il s’agit d’une complication qui survient surtout chez les fumeuses, ou bien si la quantité de graisse réinjectée est trop importante.
Enfin, de façon rarissime, le lifting mammaire peut conduire à la nécrose de l’aréole et du mamelon, due à un mauvais apport sanguin, surtout rencontrée chez les patientes fumeuses ou lorsque la ptôse est très importante.
Chirurgie des seins tubéreux : prix et prise en charge
Il peut s’agir de chirurgie réparatrice et les interventions sont alors partiellement prises en charge par la Sécurité Sociale, sous réserve d’acceptation d’une demande d’entente préalable dans le cas d’implants. Dans les autres cas, il s’agit d’une chirurgie esthétique non remboursée. Son coût dépend de plusieurs paramètres et ne peut être fourni qu’après consultation.